Mis en examen pour viols et agressions sexuelles le 6 octobre dernier, le psychanalyste Gérard Miller a obtenu une levée temporaire de son contrôle judiciaire, lui permettant de partir quelques jours en vacances à Venise, suscitant une indignation générale.
Cette décision de justice a éveillé de nombreuses interrogations, notamment de la part des parties civiles. Selon Marine Alla, avocate de l'une des victimes, « Habituelle, l’obtention d'une telle souplesse est rare. Des personnes sous contrôle judiciaire se voient parfois refuser d’assister à des funérailles à l’étranger ». Cet assouplissement, accordé pour un séjour à but récréatif, apparaît donc comme un décalage troublant face aux souffrances des victimes.
D'autres avocats, comme Carole Masliah, partagent ce sentiment. Elle déclare que « la décision est tout simplement incroyable. Cela frôle l’indécence, surtout pour ceux qui encouragent les victimes à parler et à se confronter à leurs agresseurs ».
L'enquête visant Gérard Miller remonte à février 2024 lorsqu'une plainte a été déposée pour des faits datés de 1995. Suite à cette plainte, une vingtaine d'autres femmes ont également dénoncé des abus similaires. Selon le parquet de Paris, ces témoignages évoquent des « scènes à caractère sexuel après des séances d'hypnose, lors de soirées alcoolisées ou sous prétexte de rendez-vous professionnels ».
Les femmes concernées étaient âgées de 14 à 25 ans au moment des faits. Certaines accusations sont désormais prescrites, ce qui n'enlève rien à l'impact émotionnel pour les victimes qui attendent justice.
Pour les experts juridiques, cette situation soulève des questions cruciales sur la balance entre présomption d'innocence et protection des victimes. Selon Jean-Pierre Dubois, avocat et spécialiste des droits des femmes, « il est essentiel de naviguer prudemment entre ces deux impératifs, tout en garantissant que les droits des victimes ne soient pas écrasés par des interprétations laxistes de la loi ».
Comme le notent plusieurs articles de *Le Figaro* et *Elle*, les discussions autour de cette décision témoigne d'une tension palpable au sein de la société française concernant le traitement des accusations d'agression sexuelle et la manière dont la justice s'applique à ceux qui sont accusés. Alors que Miller profite de son séjour à Venise, les victimes restent marquées par des expériences traumatisantes, ce qui souligne la nécessité d'une action rapide et juste de la part des autorités judiciaires.







