Mardi 16 décembre, le Parquet national financier (PNF) a annoncé avoir requis un procès contre onze personnes, parmi lesquelles figurent l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, son épouse Carla Bruni et Mimi Marchand, connue comme la "papesse de la presse people". Ces personnalités sont accusées d'"association de malfaiteurs" et de "subornation de témoin" dans le cadre d'une enquête sur la rétractation de Ziad Takieddine.
Ce développement fait suite à un rebondissement majeur dans l'affaire des financements libyens de la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007. Le PNF soupçonne que ces personnalités ont joué un rôle actif dans la rétraction de Takieddine, un homme d'affaires franco-libanais qui avait, en 2012, affirmé avoir transporté une valise contenant cinq millions d'euros de la Libye pour financer la campagne de Sarkozy. Des allégations qui, bien que longtemps démenties, continuent d'inquiéter les proches de l'ancien président.
Des inconsistances de témoignage
Ziad Takieddine, au fil des ans, a présenté des versions contradictoires de son témoignage, allant jusqu'à se rétracter en 2020. Ce retournement de situation a déclenché une enquête judiciaire approfondie, dont les résultats pointent vers un possible encouragement financier de Sarkozy et son entourage pour influencer le témoignage du businessman.
Une affaire aux ramifications complexes
D'après des sources proches du dossier, Mimi Marchand est également impliquée dans une autre affaire liée à l'essai de corrompre des fonctionnaires libanais. L'actualité est d'autant plus lourde pour Nicolas Sarkozy, qui a récemment été condamné à cinq ans de prison, dont 21 jours effectifs déjà purgés en détention. Après avoir publié son livre "Journal d'un prisonnier", racontant son expérience en prison, il a été placé en liberté conditionnelle. Néanmoins, il doit faire face à de nouvelles échéances judiciaires, le prochain procès étant prévu pour le 16 mars 2026.
Un ancien juge de la cour d’appel, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a déclaré : "Cette affaire est emblématique de l'entrelacement entre la politique et le monde des affaires en France. Les répercussions pourraient être considérables si la culpabilité de ces personnalités est établie." Les hauts dirigeants politiques ainsi que l’opinion publique porteront un regard attentif sur les développements futurs, alors que la France s'interroge sur la transparence de ses institutions.







