Le 28 décembre, la côte ouest de la Syrie, bastion de la minorité alaouite, a connu une journée noire, marquée par des manifestations massives suite à un tragique attentat dans une mosquée de Homs, qui a coûté la vie à huit personnes. Ces événements ont suscité une vive réaction au sein de cette communauté souvent ciblée depuis la chute de Bachar El-Assad, alors que des islamistes prennent progressivement le contrôle.
Des milliers de Syriens alaouites ont défilé à Lattaquié, Tartous, Banias et Jablé, exigeant un système fédéral pour garantir leurs droits. Ces réclamations viennent dans un contexte déjà tendu, où la peur d'une escalade de violence communautaire s'intensifie. Durant ces manifestations, au moins trois personnes ont trouvé la mort, dont un membre des forces de sécurité, provoquant une répression des rassemblements.
Le quotidien pro-gouvernemental Al-Thawra a dénoncé ces manifestations qu'il considère comme instrumentalisées par des partisans de l'ancien régime qui cherchent à déstabiliser le pays. Le journal souligne que des groupes armés auraient infiltré les manifestations, provoquant chaos et violence.
Dans un éditorial, le directeur de Al-Thawra interpelle : “Les partisans d’Assad, mercenaires et anciens officiers, tentent de raviver un slogan de terreur : ‘Assad ou nous brûlons le pays’.” Cette déclaration témoigne d'une réaction alarmiste face à des appels à la violence sectaire qui pourraient exacerber la crise existante.
L’universitaire syrien et expert des minorités, Dr. Ali Nour, a déclaré à France 24 que “ces événements montrent à quel point la communauté alaouite est prise en étau entre ses propres besoins de sécurité et la violence externe.” Cette dichotomie fait que la communauté se mobilise pour sa survie tout en redoutant une fragmentation interne.
Malgré les tentatives d'instaurer un dialogue entre les différentes factions syriennes, les manifestations illustrent un profond malaise et une division croissante au sein du pays. Alors que le gouvernement essaie de mettre en œuvre une “approche politique” pour une paix civile, le chemin vers la réconciliation semble semé d'embûches.
À l’heure où les Syriens tentent de panser leurs blessures, la crise alaouite remet en question les fondements mêmes d'une société déjà éprouvée par des années de conflit. La sixième année de la guerre civile syrienne ouvre un nouveau chapitre de tension, avec des implications potencials tant sur le plan local qu'international.







