Les résultats préliminaires publiés par les autorités guinéennes indiquent que le général Mamadi Doumbouya, chef de la junte militaire, est en passe de remporter l'élection présidentielle de dimanche. Selon la directrice générale des élections, Djenabou Touré, Doumbouya affiche des scores dépassant souvent les 80 % dans plusieurs circonscriptions, notamment à Conakry et dans d'autres régions du pays.
Cependant, ces résultats sont déjà controversés. L’opposition, dont plusieurs figures emblématiques ont été écartées du processus électoral, a appelé à boycotter le vote, dénonçant une démocratie fictive et une organisation biaisée. Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a dénoncé ce qu'il qualifie de "mascarade électorale", affirmant qu'une grande partie des citoyens avait choisi de ne pas participer à ce scrutin, perçu comme un simulacre.
Taux de participation et critiques
Malgré les allégations de fraude, le taux de participation a été annoncé à 85 % par les autorités. Pour rappel, près de 6,8 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes, alors même que l'absence d'opposition significative était un enjeu majeur de cette élection. L'écrivain et analyste politique, Dr Alpha Kéïta, a expliqué à une station locale que les chiffres avancés par le gouvernement ne reflètent pas la réalité sur le terrain.
Accusations d'irrégularités
Des candidats tels qu'Abdoulaye Yéro Baldé ont mentionné des "graves irrégularités", en évoquant des problèmes d'accès pour leurs représentants aux sites de centralisation des voix et des accusations de bourrage d'urnes. Faya Millimono, un autre candidat, a accusé le gouvernement d'avoir exercé une pression sur les électeurs, contribuant ainsi à ce qu’il appelle un "brigandage électoral".
La sécurité renforcée dans la capitale
Dans un contexte électoral tendu, le chef de la gendarmerie a exhorté les forces de sécurité à maintenir une vigilance accrue. Bien qu'aucun incident majeur n'ait été signalé le jour du scrutin, des mesures de sécurité avancées sont visibles à Conakry, avec des forces de l’ordre à chaque coin de rue.
Pour Gabin Sangaré, analyste indépendant, ces élections ne font que creuser le fossé entre le pouvoir militaire et les aspirations démocratiques de la population guinéenne. "La junte doit au moins envisager un dialogue sérieux avec les différentes forces politiques pour espérer un retour à une véritable démocratie," ajoute-t-il.
Alors que les résultats s'installent dans la controverse, les yeux restent rivés sur la façon dont le général Doumbouya gérera cette situation explosive. Les prochaines heures seront donc déterminantes pour l’avenir politique de la Guinée.







