Dans un quartier alaouite de la ville de Homs, en Syrie, une terrible explosion a frappé la mosquée Ali Ben Abi Taleb pendant la prière du vendredi, faisant huit morts et 18 blessés. Cette attaque tragique survient alors que la communauté alaouite, souvent ciblée, est la cible de violences croissantes.
L’incident a été attribué à des engins explosifs dissimulés dans le lieu de culte, selon le ministère de l'Intérieur qui a diffusé un communiqué. La déflagration a semé le chaos dans le quartier de Wadi al-Dahab, suscitant une peur palpable parmi les habitants. "Personne n'ose sortir de chez soi", a rapporté un témoin, tandis qu’un blessé, Oussama Ibrahim, a décrit l'horreur de la scène dans la mosquée : "Le monde est devenu rouge, je suis tombé au sol, et j'ai vu le sang couler de ma tête".
Le groupe radical sunnite Saraya Ansar al-Sunna a revendiqué l’attaque, promettant de continuer à frapper ce qu’il appelle les "infidèles et apostats". Ce groupe a également été responsable d'une attaque similaire en juin contre une église de Damas, qui avait coûté la vie à 25 personnes. Les autorités et les droits humains mettent en garde contre une escalade des violences dans un pays déjà dévasté par plus d'une décennie de conflit.
La majorité sunnite de Homs, qui cohabite avec des quartiers alaouites, sera probablement témoin d'une intensification de la violence intercommunautaire. Un rapport de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) met en lumière les massacres de mars qui ont coûté la vie à plus de 1 700 personnes, principalement des alaouites. La commission d'enquête de l'ONU a également déclaré que les violences étaient "généralisées et systématiques", pouvant constituer des crimes de guerre.
L'impact psychologique sur la communauté alaouite est profond, la non-gouvernance et l'impunité des assaillants alimentent un climat de terreur. Le Conseil islamique alaouite a caractérisé l'attaque récente comme une partie d'une campagne organisée, appelant la communauté internationale à une protection plus solide pour les minorités en Syrie. En réponse à l'attaque, le ministère français des Affaires étrangères a exprimé sa forte condamnation, qualifiant cet acte d’"abject" et affirmant qu'il vise à déstabiliser le pays.
Avec la nécessité croissante de la réconciliation nationale, le pouvoir syrien fait face à un défi immense dans son effort de restaurer la paix tout en rassurant les minorités vulnérables. A la croisée des chemins, la Syrie lutte pour retrouver une stabilité longtemps perdue.
