Un attentat antisémite en Australie : la connexion avec Mindanao interroge

Un attentat à Sydney relance les inquiétudes sur l'influence jihadiste philippine.
Un attentat antisémite en Australie : la connexion avec Mindanao interroge
Un passant longe la promenade de Bondi Beach, à Sydney, devant des fleurs déposées en hommage aux victimes de l'attentat antisémite ayant eu lieu deux jours plus tôt, le 16 décembre 2025. © Jeremy Piper, Reuters

Le récent attentat survenu à Sydney, qui a ciblé des célébrations juives, a suscité l'étonnement des autorités australiennes. Les enquêteurs se concentrent sur le voyage préalable des suspects aux Philippines, plus précisément sur l'île de Mindanao, connue pour abriter des groupes armés affiliés à l'organisation État islamique (EI). Bien qu'aucune revendication officielle n'ait été faite, cette piste semble de plus en plus pertinente dans l'analyse de la menace jihadiste d'aujourd'hui.

Avec un attentat antisémite qui a coûté la vie à plusieurs personnes, les enquêteurs ont trouvé des éléments troublants : des drapeaux jihadistes et des engins explosifs improvisés dans le véhicule des suspects. En réaction, le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a signalé que cette attaque avait probablement été motivée par des idéologies liées à l'EI.

Mindanao, un épicentre du jihadisme

Les deux suspects, Sajid Akram et son fils Naveed, auraient passé près d'un mois dans la région de Davao, au sud des Philippines. Cet endroit est encore le foyer de groupes tels qu'Abu Sayyaf qui, par le passé, ont prêté allégeance à l'EI. Comme l'indique Wassim Nasr, journaliste à France 24, la bataille de Marawi en 2017 a révélé une montée en puissance des combattants islamistes, même si aujourd'hui, ces groupes sont beaucoup moins organisés et actifs.

Le média ABC Australia a évoqué la possibilité que les suspects aient suivi un entraînement militaire « low-cost », étant donné que de tels entraînements peuvent se dérouler de manière informelle dans des environnements isolés. Ce type d'attaque, selon Nasr, est plus fréquent de nos jours et est souvent réalisé par de petites cellules sans commandement centralisé.

Une dynamique d'attaques opportunistes

Les spécialistes notent que l'absence de revendication formelle n'est pas inhabituelle dans ce contexte. En effet, les motivations derrière de telles attaques peuvent être plus idéologiques que commandées. Les groupes jihadistes, y compris Al-Qaïda, ont ciblé les communautés juives à l'échelle mondiale, et cette attaque a pu être motivée par un sentiment anti-juif existant, plutôt qu'une directive de l'EI.

Alors que des pays comme l'Australie pourraient sembler à l'écart des conflits majeurs, la menace d'attaques d'inspiration jihadiste est toujours présente. Dans un univers où le terrorisme prend des formes diverses, la vigilance reste une nécessité constante pour contrer ces menaces potentielles.

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