Alors que l'hiver s'installe, Arctic Snowplows, une société canadienne spécialisée dans les déneigeuses, fait face à une crise sans précédent. Basée en Ontario, cette entreprise, qui a traditionnellement exporté ses produits en acier vers les États-Unis, constate une diminution inquiétante de ses commandes. Près d'un an après le déclenchement de la guerre commerciale par Donald Trump, les nouveaux droits de douane sur l'acier pèsent lourdement sur les frais de production, rendant difficile la concurrence sur le marché américain.
Mike Schulz, président d'Arctic Snowplows, déclare : "Ajouter 500 dollars au prix d'une déneigeuse à 10 000 dollars, c'est un choc immense.” Selon lui, tant l'entreprise que ses clients américains ne peuvent assumer de telles hausses de prix. Les conséquences sont déjà visibles sur l'emploi, avec une ambiance de grande précarité au sein de l'usine.
"La majorité des échanges entre le Canada et les États-Unis sont encore exempts de droits de douane, mais notre secteur est particulièrement touché,” précise Schulz.
Dans ce contexte, Algoma Steel, un acteur majeur de l'industrie, a récemment annoncé la suppression de 1 000 postes en raison des tarifs américains. Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada, a souligné que le protectionnisme des États-Unis entraîne des augmentations de coûts et une baisse des revenus pour les Canadiens, affirmant que cela représente "une transition structurelle" du marché.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement canadien, dirigé par le Premier ministre Justin Trudeau, mise sur une augmentation des échanges internes et l'exploration de nouveaux marchés à l'international. Toutefois, malgré leurs efforts, les entreprises de taille moyenne comme Arctic Snowplows peinent à compenser leurs pertes lorsque le marché américain se rétrécit.
Kyla Brooks, responsable des ventes, souligne la complexité de cette dynamique : "Nous devons être prudents dans nos communications. Mettre trop en avant notre stratégie canadienne pourrait nous éloigner de nos clients américains restants, qui sont cruciaux pour notre survie.” Sur le plan international, la logistique pour expédier leurs produits en Europe reste un défi en raison des coûts élevés du transport maritime.
Mike Schulz, tout en exprimant son scepticisme à l'égard de la stratégie de négociation de Trudeau face aux États-Unis, rappelle que l'annulation de certaines surtaxes canadiennes n'a pas changé la donne, ajoutant qu'"il n'y a aucune indication qu'un accord soit imminent." Dans cette incertitude économique, les inquiétudes grandissent au sein des entreprises canadiennes, qui se battent pour maintenir leur présence sur le marché tout en s'adaptant à un nouveau terrain de jeu commercial.







