Face à l'augmentation alarmante du narcotrafic en France, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a révélé les contours du futur parquet national anti-criminalité organisée (PNACO), inspiré des méthodes employées contre le terrorisme. Cette nouvelle entité judiciaire, qui sera opérationnelle à partir du 5 janvier, vise à lutter efficacement contre une criminalité jugée désormais aussi préoccupante que celle du terrorisme.
Dans une interview accordée au Parisien, Darmanin met en avant l'ampleur du phénomène : « Plus un seul village n'est épargné par le deal. » Les récentes violences et les luttes entre gangs témoignent d'une emprise du narcotrafic dépassant les limites des grandes métropoles. Le PNACO sera chargé de centraliser et de coordonner les enquêtes sur les affaires les plus délicates, garantissant une réponse rapide et efficace face à cette menace insidieuse.
À son lancement, le parquet disposera de près de 170 affaires déjà identifiées, y compris des dossiers liés à des groupes criminels notoires tels que la DZ Mafia, qui seme la terreur à Marseille. Selon Vanessa Perrée, la magistrate en charge de cette nouvelle structure, une équipe spécialisée sera mise en place, comprenant 16 magistrats, 13 greffiers et des assistants d'enquête. « Plus de 30 personnes seront engagées dans cette lutte contre la criminalité organisée dès janvier 2026, » précise-t-elle.
Pour cette initiative, le gouvernement souhaite assurer un suivi rigoureux des figures clés du narcotrafic. Darmanin souligne : « Les personnes les plus dangereuses de France auront un magistrat qui les suivra quotidiennement. » Une stratégie qui vise à faire face à un réseau criminel de plus en plus sophistiqué, avec des circuits financiers complexes.
Des experts tels que le criminologue Philippe Roqueplo estiment que la création de ce parquet pourrait changer la donne dans la lutte contre le narcotrafic, en offrant une meilleure cohésion entre les différentes agences judiciaires. Une initiative jugée indispensable, le PNACO représente une réponse agressive à une situation qui ne cesse de s'aggraver, comme le montre un rapport récent de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).







