Les universités britanniques sont en proie à une crise accentuée par le Brexit, qui affecte l'enseignement des langues vivantes. Des établissements comme l'université de Nottingham envisagent d'abandonner complètement leurs cours de langues, une décision particulièrement préoccupante pour le lundi de ce réseau prestigieux, le Russell Group.
Depuis cinq ans, près de 50 instituts de langues ont fermé ou réduit leurs programmes, touchant principalement les cours de français, allemand, italien et espagnol. Des établissements prestigieux, tels que l’université de Leicester, sont également sur le point de prendre des décisions similaires, comme le rapporte le journal The Guardian.
Les raisons évoquées? Un déclin d'intérêt croissant parmi les jeunes Britanniques. Au cours des trois dernières décennies, le nombre d’élèves passant l'examen de français au niveau A a chuté, passant de près de 30 000 à moins de 10 000, tandis que les candidats en allemand sont passés de 10 000 à environ 2 000 par an.
Seules les langues espagnole et chinoise semblent résister, bien que cela ne compense pas la baisse générale. Des experts, comme Megan Bowler, auteure d'un rapport sur cette crise, soulignent l'importance de ces formations. Selon elle, les compétences linguistiques développent une compréhension fine des contextes sociétaux et historiques, nécessaires à l’heure de l’intelligence artificielle. "La fermeture des programmes de langues pourrait s'avérer être une décision à court terme", a-t-elle averti.
De plus, Maite Usoz de la Fuente, enseignante à l'université de Leicester, met en lumière l'effet du Brexit sur la motivation des étudiants. Le retrait du Royaume-Uni de l'UE a réduit les opportunités de carrière à l'international, un aspect crucial pour ceux qui souhaitent étudier les langues. "Il existe désormais un obstacle qui rend difficile pour les Britanniques de travailler à l'étranger", a-t-elle déclaré. "Or, l’un des objectifs des étudiants en langues est justement d'acquérir des compétences pour une carrière internationale."
Cette situation soulève des questions cruciale sur la place des langues étrangères dans l'éducation britannique. Alors que le monde devient de plus en plus interconnecté, la nécessité de maîtriser des langues multiples ne devrait-elle pas être renforcée plutôt qu’affaiblie? Les experts s'accordent à dire qu'une stratégie nationale est indispensable pour soutenir l'enseignement de ces disciplines au sein des universités.







