La reconnaissance officielle de l'État de Palestine par plusieurs pays occidentaux en septembre 2025, sous la houlette de la France, constitue un moment marquant de l'histoire diplomatique. Alors que la guerre à Gaza se poursuivait, cette décision pourrait-elle ouvrir la voie à un changement significatif dans le cadre du conflit israélo-palestinien ?
Plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie, ont annoncé leur reconaissance lors de la 80e Assemblée générale des Nations unies, malgré la poursuite des hostilités. Cela s'inscrit dans le cadre d'une initiative française visant à réaffirmer le soutien à la solution à deux États, fondamentale pour un règlement durable de ce conflit.
Emmanuel Macron, en prenant cette décision le 22 septembre, a noté que cet acte est bien plus qu'un geste symbolique. Selon Jean-Paul Chagnollaud, éminent spécialiste des relations internationales, cette reconnaissance a une dimension politique essentielle, visant à combler le fossé grandissant au sein de la communauté internationale quant à la question palestinienne. D’après lui, "c’est un moment décisif dans ce conflit qui pourrait rassembler davantage de pays autour de cette cause".
Cette reconnaissance a été le fruit d'une initiative plus large, co-présidée par la France et l'Arabie Saoudite, qui a conduit à l'adoption de la Déclaration de New York. Ce texte souligne l'importance de la création d’un État palestinien et prône un règlement basé sur la paix et la sécurité, tout en excluant le Hamas de toute légitimité politique dans la région.
Cependant, les conséquences de cette reconnaissance restent limitées. Bien que certains experts estiment qu’elle pourrait renforcer les relations bilatérales entre les pays reconnus et l’Autorité palestinienne, elle n’arrête pas l’expansion des colonies israéliennes ni n’améliore la situation sur le terrain. "Il ne suffit pas de reconnaître un État pour transformer la réalité quotidienne des Palestiniens", prévient Chagnollaud.
Cette dynamique diplomatique est également assombrie par le plan de paix de Donald Trump, qui a permis un cessez-le-feu temporaire à Gaza, sans pour autant répondre aux véritables frustrations des populations. La communauté internationale doit agir de manière concrète pour vraiment changer la donne, souligne un analyste du journal Le Monde.
« La vraie question reste de savoir si cette initiative entraînera un changement sur le terrain, ou si nous assisterons à une poursuite des mêmes schémas qui, jusqu'à présent, ont échoué », conclut un expert en diplomatie. En dépit des espoirs qu'elle suscite, cette reconnaissance pourrait, si elle n'est pas suivie d'actions concrètes, n'être qu'un coup d'épée dans l'eau.







