Le 7 décembre, alors que des éléments mutins prétendaient avoir renversé le président Patrice Talon, Kemi Seba, influent panafricaniste et critique virulent de l'Occident, a célébré « le jour de la libération » dans une vidéo.
Visé par un mandat d'arrêt international depuis le 5 décembre pour son soutien à cette tentative de coup d'État, Seba a déclaré vouloir « aller au bout de son combat », illustrant ainsi sa détermination à poursuivre son engagement contre la domination étrangère en Afrique. Ce mandat d'arrêt fait suite à des accusations d'« apologie de crimes contre la sûreté de l'État et incitation à la rébellion ».
Dans une vidéo de sept minutes, il a pris soin de « se préparer », sans indiquer son lieu de résidence actuel. S'adressant à Talon, il a clairement affirmé : « Tu ne pourras jamais nous arrêter (...) Nous irons au bout de ce combat ». Sa critique s'est largement concentrée sur l’étroite collaboration du président avec la France.
Kemi Seba, dont le vrai nom est Stellio Gilles Robert Capo Chichi, 44 ans, dirige l’ONG « Urgences panafricanistes ». Fort d'un large public avec 1,5 million d'abonnés sur les réseaux sociaux, il est également détenteur d'un passeport diplomatique délivré par la junte nigérienne, connue pour son scepticisme vis-à-vis des influences occidentales et son rapprochement avec la Russie.
Depuis la tentative de coup d'État, de nombreuses arrestations ont eu lieu, notamment celle de l’ancien ministre de la Défense, Candide Azannaï, et d’autres figures politiques, dont Chabi Yayi, le fils de l'ancien président Boni Yayi. Ce dernier a, selon des sources locales, été interpellé sans qu’aucun motif précis ne soit communiqué. Des proches de Yayi s’inquiètent de son sort, notant que son arrestation pourrait être liée aux événements récents.
Des experts du pays et des journalistes, via des plateformes comme RFI, soulignent l’instabilité politique croissante au Bénin, alimentée par des dissensions internes au sein du gouvernement et la répression des opposants. Le climat général s'assombrit alors que l'opposition, dont l’ancien président Thomas Boni Yayi fait partie, tente de dénoncer ce qu'ils qualifient d'autoritarisme du régime actuel.
Cette situation délicate pourrait avoir des conséquences sur le plan international, alors que les acteurs européens et africains précisent leur position face à une crise qui semble se durcir. Selon des analystes, cette montée des tensions pourrait entraîner des mouvements de protestation à l'échelle nationale, ce qui compliquerait davantage le paysage politique béninois.







