Le samedi 6 décembre, un spectacle d'Ary Abittan aux Folies Bergères a été perturbé par quatre membres du collectif féministe Nous Toutes. Elles ont protesté contre la réintégration de l'humoriste dans le paysage médiatique après un non-lieu concernant des accusations de viol portées par une femme de 24 ans. Malgré la décision de justice, les activistes affirment que « non-lieu » ne doit pas être synonyme d'innocence.
Le show, intitulé Ary Abittan authentique, marquait en effet le retour sur scène de l'artiste, qui avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Un non-lieu a été prononcé en avril 2024 et confirmé en appel en janvier 2025, mais les protestataires soutiennent que cela ne diminuerait en rien la gravité des accusations.
« Ceux qui séparent l’homme de l’artiste insultent les victimes », ont déclaré les militantes durant l'incident. Portant des masques à l'image d'Ary Abittan avec le mot « violeur » inscrit sur le front, elles ont été rapidement évacuées par la sécurité du spectacle, sous les réactions partagées de l'audience.
La portée de leur message était claire : dénoncer la normalisation d'un artiste aux prises avec des accusations graves. Le collectif Nous Toutes, sur son compte Instagram, a insisté sur la nécessité de ne pas minimiser les vécus des victimes et a rapporté que certains de leurs membres avaient subi des violences durant cette évacuation.
Ce type d'intervention souligne le débat continu sur la place des artistes accusés dans l'espace public. Des experts en question d'égalité des sexes avancent que cette dynamique soulève des questions importantes sur la responsabilité des médias et la manière dont ils traitent de telles affaires. Comme l'expression de l'opinion publique continue d'évoluer, les artistes accusés se retrouvent souvent au centre de tensions complexes entre soutien, indignation et questions morales.







