Dans une situation bouleversante, Pierre, Vincent et Thomas Tessier, des frères en quête de vérité, ont appris le décès de leur mère, Lionnelle, âgée de 66 ans, uniquement par le biais d'un notaire, près de sept mois après son décès officiel survenu en mai 2025 à Saint-Georges-de-Didonne. La mère, placée sous curatelle renforcée, était largement inconnue de ses enfants, qui ne savaient rien de son triste sort.
La colère et la tristesse se mêlent chez les frères, qui cherchent des réponses à cette énigme : comment une personne peut-elle être incinérée sans informer sa famille? Après son décès, des cendres dispersées dans un « jardin des souvenirs » n’offrent aucun lieu de recueillement, soulignant davantage l’anonymat cruel entourant sa mort.
Chercher à faire le deuil malgré l'ignorance
Pierre Tessier a ressenti un choc immense en apprenant cette triste nouvelle. Il partage : "Comment peut-on faire son deuil dans de telles conditions ? C’est très compliqué à vivre." En se rendant pour ouvrir l'appartement de leur mère, il a été confronté à une scène surréaliste. Des restes, des traces de sang, un appartement laissée à l’abandon lorsque, selon lui, Lionnelle n’avait plus été vue depuis mars 2025.
Malgré une proximité antérieure, les contacts se sont espacés dans le temps. "Il n’y a eu aucune nouvelle sur son compte bancaire, ce qui m’a fait penser que sa mort devait remonter à cette période-là", où leurs échanges étaient encore possibles.
Un cambriolage de l’humanité
Les frères investiguent et sont interpellés par la désinvolture des différentes parties impliquées. "Personne n’a cherché à nous prévenir, bien que l’on sache que notre mère avait des enfants. Les pompes funèbres, la mairie, la curatelle disposaient de nos coordonnées. Pourquoi n’ont-ils pas agi ?", s’interroge Pierre avec fureur.
Le responsable de l’association MSAIS, qui gérait la curatelle, a reconnu son incompréhension face à cette situation. En effet, leur mission prend fin à la mort de la personne. Bien qu'ils aient des numéros de contact, aucun suivi n’a été effectué. "Cela aurait pu être fait rapidement", admet-il.
Pénurie d’empathie et déresponsabilisation
Cependant, la police n’a pas pour mission de rechercher activement la famille lors de décès naturels, ce qui démontre un vide dans la chaine de responsabilités. "Nous avons constaté un manque cruel d’empathie et de humanité. Chacun se défausse sur l’autre", déplorent les frères, visiblement affectés par la situation. Le manque de dignité envers leur mère est flagrant et ouvre des débats sur les responsabilités sociales face à de tels événements.
Dans une société où la bureaucratie semble souvent déshumaniser les rapports familiaux, il devient impératif d’instaurer des protocoles rigoureux afin de prévenir de telles injustices. Des experts en psychologie et sociologie insistent sur l’importance de la communication dans les cas de décès pour éviter aux familles de vivre un tel choc émotionnel et une telle détresse.







