Dès ce début d'année, la France a renforcé sa législation concernant les excès de vitesse, notamment ceux dépassant les 50 km/h, désormais considérés comme des délits. Les conducteurs pris en flagrant délit peuvent encourir jusqu'à 3 750 euros d'amende, un changement notoire visant à mieux sécuriser nos routes.
Cette inflexion législative s'accompagne d'une attention accrue sur l'utilisation des téléphones au volant, qui peut également entraîner des sanctions sévères comme la suspension de permis dans certaines régions, par exemple dans les Landes. Un coût qui s’ajoute à l’amende de 135 euros habituelle et à la perte de points de permis. Mais que deviennent réellement les millions d'euros récoltés par ces amendes ?
Depuis l'implémentation des radars automatiques, en 2003, près de 63 % des recettes majorées étaient initialement dédiées à la sécurité routière, incluant la rénovation des infrastructures. Cependant, selon un rapport de la Ligue de défense des conducteurs, les prévisions pour 2025 estiment que 2,19 milliards d'euros seront générés par les infractions routières, dont seulement une fraction sert à améliorer la sécurité sur les routes. « L'argent des amendes est détourné vers le budget général de l'État et pour d'autres fonds, laissant moins pour la sécurité routière », déplore Jean-Marc, expert en sécurité routière.
En 2024, les radars automatiques à eux seuls ont rapporté 889 millions d'euros, une baisse par rapport à 965 millions l'année précédente. La maintenance de ces dispositifs, chiffrée à 47 millions d'euros pour 2023 selon la Cour des comptes, ajoute une dimension de coût qui questionne l'efficacité réelle de cette stratégie. Le débat reste ouvert : ces mesures sont-elles véritablement au service de la sécurité routière ou simplement des indicateurs financiers pour l'État ?







